Anastasia Nikolaïevna. C'est ainsi qu'elle est née quatrième fille du tsar Nicolas II et de l'impératrice Alexandra Féodorovna. Entourée de ses trois sœurs aînées et de son frère cadet, Anastasia a grandi au palais de Peterhof dans la joie et sans jamais manquer de quoi que ce soit. Mais loin d'être la duchesse idéale, son comportement avait le don d'exaspérer sa mère. Peu intéressée par l'école, préférant s'amuser, envisageant même une carrière d'actrice au théâtre, la jeune fille était loin du comportement "princier" que sa mère aurait souhaité. Mais c'était ainsi, on ne pouvait la changer, et tout le monde était heureux malgré tout.
Enfin, ça, c'était sans compter sur Raspoutine maudissant la famille Romanov toute entière. Ce même soir, le palais fut attaqué par les révolutionnaires, c'était l'enfer, la panique. Anastasia n'avait que huit ans à ce moment-là. Huit ans, c'est jeune pour fuir pour sa vie. Alors accompagnée de sa grand-mère, elles tentaient toutes deux de se sauver, mais il a fallu qu'Anastasia veuille récupérer sa boîte à musique, si précieuse à ses yeux. C'est dans sa chambre qu'elles furent aidées par un jeune garçon, disparaissant par un des passages secrets principalement empruntés par les domestiques. C'est après une course poursuite sur la glace et après avoir fait tomber Raspoutine à l'eau qu'elles se retrouvèrent finalement à courir après un train. Et bien que sa grand-mère ait réussi à y monter, Anastasia n'eut pas cette chance, tombant et se cognant la tête, c'est sur les rails qu'elle s’évanouit, laissant sa grand-mère hurler de désespoirs.
Devenue une jeune femme, Anastasia - finalement nommée Ania - avait été recueillie par un orphelinat. Elle avait tout oublié de son passé, ignorant son identité. Quittant l'orphelinat, elle fit alors le choix de partir en France, suivant l'inscription faite sur son médaillon; "ensemble à Paris". Elle voulait plus que tout retrouver sa famille. Ayant besoin de papiers, c'est finalement sur Dimitri qu'elle tomba. Commença alors un long voyage jusqu'à Paris. Un long voyage durant lequel elle dû réapprendre qui elle était. Et tout ça bien malgré Raspoutine qui lui mit des bâtons dans les roues et ce, jusqu'à la fin, même après qu'Anastasia ait finalement retrouvé sa grand-mère et sa mémoire. A croire qu'être dépendant d'un truc vert fluorescent n'est pas idéal, surtout quand on est le méchant de l'histoire. Un coup de pied, un tas de cendres et tout est bien qui finit bien.

Ouais, enfin, ça, c'était avant d'atterrir sur Fairy Island. Arrivée là il a fallu tout recommencer à zéro. De nouveau sans aucun souvenir de son enfance, Ania Romanov vécu et grandit à l'orphelinat. Jusqu'au jour de ses dix-huit ans. En âge de travailler et de se débrouiller seule, elle fut presque mise à la porte de l'institut. Heureusement pour elle, avoir passé son temps à réparer les jouets qu'ils avaient à l'orphelinat lui permit de décrocher un boulot au magasin de jouets. Ainsi, au bout de quelques temps, elle devint même assistante de fabrication - et réparatrice pendant les heures supplémentaires. Ajoutez à ça son studio et le chien qui la suit de partout depuis sa sortie de l'orphelinat - chien qu'elle a finalement adopté - et vous aurez la vie la plus banale qui soit. Pas des plus enchantée par les études, Ania ignorait dans quoi se lancer, c'est pourquoi elle s'est contentée de son travail. Mais n'allez pas croire qu'elle a lâché l'affaire concernant son passé. Il ne se passe pas un seul jour sans qu'elle ne fasse des recherches.

Puis il est venu ce fameux jour. Alors qu'elle était en plein atelier peinture sur un petit-train qui lui donnait des rails à retordre - blague pourrie bonjour - Ania chantonnait. Ça ne lui arrivait pas souvent, même rarement, mais voilà, elle chantonnait. Une drôle de mélodie qui lui traîne dans la tête depuis quelques jours. Un air inconnu qui lui semblait pourtant si familier. Et c'est à ce moment-là qu'elle a eu, son souvenir. Elle se revoyait à sept ou huit ans, heureuse, dansant avec son père. C'était une grande fête. Les lumières, les couleurs, les rires, les sourires, la musique, tout, elle se souvenait de tout. Ça aurait pu rester un simple souvenir d'enfance, mais quelque chose clochait. L'endroit était tellement grand, on aurait dit un palais, et puis, c'était quoi ces vêtements ? Un bal costumé ? Elle se serait crue dans les années 1900 et quelques. Un souvenir d'enfance d'une autre époque ? Non, c'était impossible, elle divaguait ... Et pourtant, de plus en plus de drôles d'impressions l'envahissent petit à petit. Qu'est-ce que tout ça veut dire ?