Si j'avais accepté de participer à la chasse au trésor de la ville, c'était bel et bien pour trouver le fameux objet. Je m'imaginais déjà riche et couvert de gloire, pensant qu'il pouvait s'agir de lingots d'or ou autre richesse similaire. A vrai dire, ces rêves étaient ma seule motivation pour me réveiller ce matin-là, et j'espérais ne pas être déçu par ce qui m'attendait ! De toute façon, si j'étais confronté à une mauvaise surprise, ils allaient le regretter !

Je m'étais donc levé rapidement, voulant être le premier devant la mairie pour commencer le plus tôt possible. J'espérais que mes compagnons aient les mêmes pensées que moi, car si jamais j'étais amené à perdre à cause d'eux, ils seraient sans doute les premiers à m'entendre. Une fois sur la place de l'hôtel de ville, je cherchais mes partenaires. Leurs noms ne me disaient rien et, rapidement las, je m'étais décidé à hurler.

« Je suis Kiba Kizuato, si on me cherche... »

Je crois que j'avais eu raison de me lasser rapidement, et de décider d'hurler mon nom au milieu de la place. Quelques minutes plus tard, j'étais déjà entouré de mes deux "partenaires" qui se présentaient. Pourquoi tant de cérémonie alors qu'on n'avait pas de temps à perdre ? Déjà lassé et regrettant mon lit, je répondis au premier, puis au deuxième.

« Ouais ouais, je pense aussi qu'on est ensemble. Allons-y ! »

Impatient de trouver le trésor pour peut-être rentrer chez moi riche (mais surtout pour rentrer chez moi), je commençais à prendre une direction au hasard avant de m'arrêter un peu plus loin. Je me tournais vers mes coéquipiers.

« Euh.. on doit aller par où déjà ? »

Y a intérêt qu'ils sachent... parce que j'ai pas envie de rester là 4 ans !

J'entendis la voix d'un de mes coéquipiers qui chantonnait à mes côtés et sortis le papier froissé de ma poche : ah oui, le cimetière, c'était bien ça. Je me stoppais net pour réfléchir à la direction à prendre, n'ayant pas spécialement envie de dépendre une nouvelle fois de mes partenaires. Sauf que, quand je vois les deux qui me dépassent, je décide de les suivre, quitte à ce qu'on se perde par leur faute, si on se perdait. Bon, le cimetière, c'était où déjà ? Je ne me rappelais plus. Satané trou de mémoire qu'arriverait -presque- au bon moment. J'avais eu envie de dire au chanteur de se taire mais, décidant de jouer la carte de l'hypocrisie pour ne pas pourrir ma journée plus qu'elle ne l'était déjà, j'entamais la conversation.

« Ce trésor.. vous pensez que c'est quoi? »

Ou : la question la plus idiote qui soit. Mais bon, il fallait se montrer sociable, paradoxalement au comportement adopté précédemment, si on ne voulait tuer personne d'ici peu.

Ce mec là, prénommé Reita, respirait tellement la bonne humeur que ça en aurait presque été contagieux. Bon, personnellement, ça m'agaçait à moitié mais j'avais fini par jouer la carte de l'hypocrisie en ne laissant paraître que le quart de mes émotions. Je ne dis pourtant pas merci à Eichi, me contentant d'approuver d'un signe de tête, oubliant le sourire. Puis, le deuxième, dont j'ai oublié le nom, nous demande si nous arrivons bientôt. N'est-il pas censé connaître les lieux ? Parce que je ne risque pas de le faire à sa place. Surtout pas le cimetière. Je grogne un faible "hmm" avant de me tourner vers le joyeux.

« Je ne sais pas. Et toi Reito... Euh, Reita ? »

J'avais oublié le nom du morveux joyeux. Plus qu'à espérer qu'il ne me le reproche pas, parce que sinon, ça allait vite me gonfler. Déjà que je n'avais pas un caractère facile, je ne m'étais pas levé du bon pieds ce matin.

« Y a pas un bus, un taxi ou je ne sais quoi ici, qu'on puisse y être plus vite? »

Je me mis à examiner les environs à la recherche d'un transport quelconque.

Visiblement, mon idée avait plu à Reita et je ne pus que m'en réjouir -ou presque- intérieurement. Il semblait s'y connaître au niveau des horaires et, finalement, sous ses airs que je trouvais niais, il n'était peut-être pas si inutile que ça. Notre autre camarade ne dit pas un mot, et ce jusqu'à ce que le bus arrive. Tant mieux, je faisais de même, et le silence était d'or quand on n'avait rien d'important à dire. Le bus arriva et je me ruais à l'intérieur, demandant au chauffeur s'il allait bien jusqu'à cimetière. Après avoir eu la confirmation, je m'installai vers le milieu du bus, dans le siège qui était placé symétriquement à celui de Neong Dae Im, par rapport à la rangée. Je soupirais une fois, ne sachant pas trop quoi dire, et ayant simplement hâte que nous soyons arrivés à destination.

Le voyage dans le bus s'était fait en silence. Ni Neong Dae Im ni moi n'avion brisé le silence. Reita Eichi était le seul à avoir pris la parole pour nous annoncer que le trajet ne serait pas long. Sans rien répondre, j'avais simplement hocher la tête approbateur. Puis, plus rien. Une fois le bus arrêté vers le cimetière, je descends avec mes deux compagnons. A terre, je scrute le paysage et me penche un peu pour voir des tombes. Je ne tarde pas à les trouver, une centaine de mètres plus loin. Solennel, je déclare :

« Je crois bien que c'est par là ! »

Je prends le devant sur mes camarades et, sans les laisser ajouter un mot, ou plutôt sans entendre ce qu'ils disent -si jamais ils parlent-, je me dirige vers le lieu de l'indice. A nous le trésor... j'espère qu'on le trouvera avant les autres équipes !

Je n'avais pas spécialement eu peur en pensant entrer dans le cimetière... pas que je sois spécialement courageux -quoi que-, mais j'avais envie d'en finir vite avec cette histoire de trésor. Maintenant que j'avais fait l'effort de me lever tôt, je n'allais sûrement pas laisser une autre équipe gagner ! Alors que je pensais à ça, je sentis une pression s'exercer sur ma manche et tournai par réflexe la tête : c'était Reita qui s'était accroché à moi. Je soupirais un peu mais ne bougeai pas ma main. Je continuais d'avancer comme si de rien n'était, me demandant pourquoi il n'avait pas préféré s'agripper à Neong'. Bien vite, nous arrivâmes devant le cimetière.

« Bon... on commence par où? »

J'étais prêt à approuver les paroles de Reita lorsque Neong nous indiqua un arbre. Intrigué, je m'étais tourné dans la direction montrée et n'avais pas tardé à y voir un truc brillant... C'était quoi ? On aurait dit que ça reflétait la lumière... Ni une ni deux, je me tourne rapidement pour regarder successivement Neong Dae et Reita. Puis, je les examine avant de prendre une initiative :

« Viens Reita, je te fais la courte échelle. »

Ce presque élan de générosité me fit indiquer à Reita de s'approcher, et je me baissais, attendant qu'il mette son pieds sur ma main.. en espérant qu'il ne me ferait pas poireauter 107 ans !

Les quelques mots écrits derrière le miroir m'intriguaient fortement. Quel rapport entre la Grèce et les chevaux ? Je réfléchis quelques instants au pieds de l'arbre où était monté Reita, puis, sans réfléchir, je fis une proposition.

« Au centre équestre, peut-être ? »

Certes, le centre équestre n'avait, à proprement parlé, aucun rapport avec la Grèce. Peut-être que je faisais totalement fausse route, mais mon intelligence sur-développée ne me permettait pas d'allier les deux pour en tirer une conclusion quelconque. Je m'assis pour réfléchir un peu plus. Quel rapport entre ces deux choses ?